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Travail à partir de photos du film plastique recouvrant les balles d'ensilage, du filet des balles de foin ou de bâches recouvrant des tas de bois.
Work based on photos of plastic film covering silage bales, hay bale netting or tarpaulins covering wood piles.
Balles d'encilages
et autres bâches
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Depuis quelques années ma démarche s’oriente progressivement vers une recherche de perception alternative de la réalité. Nos sens, en effet, et particulièrement notre vision, nous imposent une représentation très contrainte du monde.
Concernant les couleurs, notamment, nous n’en percevons que trois, rouge, vert et bleu. Et c’est par la combinaison de ces trois couleurs, dites primaires, que notre cerveau peut nous proposer toute la richesse d’une palette qui nous paraît quasi infinie. Nous avons ainsi l’impression de voir le monde tel qu’il est. Nous ne percevons, pourtant, qu’une interprétation de ce monde. Les insectes, par exemple, disposent sur leur rétine de capteurs pour quatre à six couleurs, si bien qu’il nous est impossible de nous représenter le monde qu’ils voient. Ils voient le même monde, mais le voient très différemment de nous.
De plus nous savons aujourd’hui que notre cerveau ne traite pas les images telles que reçues par notre rétine, mais qu’il en traite séparément les différents éléments, non seulement de couleur, mais aussi de forme. Il y a ainsi une cinquantaine de traitements parallèles et différents, pour les limites, les visages, les objets, etc. Plus encore, ces traitements sont aussi conditionnés par le langage et les mots : il n’est donc que partiellement inné, bien plus intersubjectif qu’objectif.
Je cherche, dans ce travail, à laisser émerger des agencements colorés susceptibles de déstabiliser nos évidences perceptives, sans ajouts ni retraits à la photo initiale. À partir des informations reçues par le capteur de l’appareil photographique, j'utilise l’ordinateur pour en proposer une interprétation différente de celle qui nous est spontanée, principalement en jouant sur les courbes, parfois différentiellement selon les parties de l’image d’origine. Ainsi les photos présentées ne sont ni plus ni moins “vraies” que ce que nous propose notre cerveau après traitement des signaux qu’il reçoit de nos yeux. Elles nous apparaissent pourtant très étrangères au monde que nous connaissons, mais le connaissons-nous ?
For some years now, my approach has been progressively oriented towards a search for an alternative perception of reality. Our senses, in fact, and particularly our vision, impose on us a very constrained representation of the world.
Concerning colours, in particular, we only perceive three: red, green and blue. And it is through the combination of these three colours, known as primary colours, that our brain can offer us the full richness of a palette that seems almost infinite. We thus have the impression of seeing the world as it is. However, we only perceive an interpretation of this world. Insects, for example, have sensors for four to six colours on their retinas, so that we cannot imagine the world they see. They see the same world, but they see it very differently from us.
Moreover, we now know that our brain does not process images as they are received by our retina, but that it processes the different elements of the image separately, not only in terms of colour, but also in terms of shape. There are about fifty different parallel processes for boundaries, faces, objects, etc. Moreover, these processes are also conditioned by language and words: it is therefore only partially innate, much more intersubjective than objective.
In this work, I try to let emerge coloured arrangements likely to destabilise our perceptive evidence, without adding or removing anything from the initial photo. From the information received by the camera's sensor, I use the computer to propose an interpretation different from the one we spontaneously receive, mainly by playing with the curves, sometimes differentially depending on the parts of the original image. Thus the photos presented are neither more nor less "real" than what our brain proposes to us after processing the signals it receives from our eyes. Yet they appear to be very foreign to the world we know, but do we know it?